Le Crash  
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© 2006

Le Crash

 

Par une belle matinée de février 1999 nous survolions, mon fils Patrick et moi, la campagne normande du côté de Mézidon lorsque nous ressentîmes une légère vibration (un peu comme un givrage carburateur, mais mon Lycoming est à injection), le temps de changer de réservoir, vérifier l’allumage, une vibration plus forte et le moteur s’arrêta, nous étions en planeur. Nous pouvions entendre l’hélice mouliner à l’arrière. A1500 pieds, j’eu juste le temps de lancer un mayday pour signaler notre position et dire que nous nous posions dans un champ et il fallait en même temps gérer la situation : les champs de labours (il n’y avait que ça) mais pas trop loin d’habitations (pour les secours), les fils à haute tension qu’il allait falloir tricoter, la bonne pente de plané, sortir le train pour que, si il lâche, le maximum d’énergie soit brûlée avant l’arrêt, couper l’essence et les contacts et toujours piloter l’avion jusqu’à la fin. L’atterrissage sera le plus court de ma carrière (50 mètres), mais nous sortons complètement indemnes, ce qui n’est le cas de l’aile gauche qui  est pas mal froissée.

Deux constatations immédiates, Patrick a fait preuve d’un sang froid qui m’a surpris et ravi, la cellule en composite résiste extrêmement bien au choc (à part l’aile, tout semble en bon état, on dirait que l’avion est juste posé sur le ventre).

Le lendemain, après recherche d’une remorque, d’un chauffeur et de main-d’oeuvre (merci les copains), lorsque nous venons extraire l’épave du champ, nous découvrons que l’arbre de transmission s’est rompu à environ  30 cms de la cage du roulement arrière.

 

Nous sommes obligé de scier les ailes pour monter l’épave sur la remorque et nous regagnons le hangar par la route.

Là je crois bien que l’aventure de l’Orion est terminée pour nous. Il n’ y a plus qu’à tout démonter et essayer de revendre les pièces, le moteur et les instruments !!!

Puis après quelques jours de décantation, la constatation suivante : à part l’aile, tout est bon, donc, refaisons ou trouvons une aile. On était loin de croire que les quelques mois que nous croyions nécessaires à la re-construction se révéleraient prendre 5 ans (quand on aime, on ne compte pas !)

 

Que s’est-il passé ?

Après examen, l’origine de l’accident est la suivante : quelques temps auparavant, j’avais eu la bonne idée de faire vérifier l’arbre de transmission dans un atelier local spécialisé pour cette marque là. Lorsque j’ai récupéré l’arbre, il était tout beau, tout repeint. Mais ce que je n’avais pas remarqué c’est que les masselottes d’équilibrage d’origine avaient été meulées (et sauvagement) puis de nouvelles masselottes avaient été soudées (mais pas correctement ou du moins elles n’avaient pas été vérifiées) et donc -par fatigue- une soudure avait amorcé une crique qui s’était propagée autour de l’arbre puis l’arbre s’est déroulé comme un pelure de pomme pour enfin se briser lorsqu’il a touché l’intérieur du fuselage.

Constatations suite à ce crash :

J’avais entendu quelques histoires horribles sur la formule Orion et ces fabulations étaient colportées par des âmes généreuses du monde de l’aviation et je continue à les entendre périodiquement ; à savoir :

ü      L’arbre de transmission provoquait des vibrations.

ü      En cas d’arrêt moteur, l’hélice en moulinant, ferait un tel disque freineur que l’avion serait incontrôlable.

ü      En cas de crash, le choc détacherait le moteur qui pénétrerait dans la cabine, écrasant ses occupants.

ü      L’Orion était pointu car instable.

Et bien si cet événement n’a pas causé plus de vibrations que ce que j’ai décrit :

  • L’arbre ne vibre pas. Lorsque j’étais pilote dans l’ALAT en Algérie, j’ai eu des vibrations moteur et je peux garantir que je ne pouvais plus lire les instruments, et là ça vibrait !!

  • Nous entendions très bien l’hélice mouliner mais jamais je n’ai ressenti de freinage brutal ni de difficultés à piloter l’appareil.

  • Ni le moteur ni la cloison moteur n’ont bougé pendant le crash et Dieu merci.

  • L’Orion est un plaisir à piloter et s’il n’a pas plané longtemps c’est que 1500 pieds ne laisse pas beaucoup d’options ; et bien sûr je laisse la chance à ceux à qui ce n’est pas encore arrivé de pouvoir sans doute faire mieux.

 

 

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